La gourme est une maladie bactérienne des voies respiratoires supérieures, spécifique aux équidés. Fortement contagieuse et potentiellement mortelle, elle représente un problème sanitaire majeur.
Epidémiologie de la maladie
La gourme peut survenir à tout âge, mais atteint plus fréquemment les équidés de moins de 5 ans. Dans un effectif d'équidés naifs, le taux de morbidité peut atteindre les 100%, bien que la mortalité reste faible, et survient suite à des complications, principalement respiratoires. La transmission se fait depuis des équidés malades, convalescents, et porteurs sains. On considère que 10% des équidés malades deviennent porteurs chroniques, après guérison clinique. La transmission peut-être directe (jetage, pus s'écoulant des abcès, lait) comme indirecte (par le personnel, le matériel...)
Symptômes
Les premiers symptômes se font voir dans les 3 à 14 jours après la contamination.
L'équidé atteint présente des signes de fatigue, d'abattement, une perte d'appétit et de la fièvre (T > 39°c). Celui-ci va également présenter un jetage épais et jaunâtre, qui peut être accompagné de difficultés à déglutir. Il est possible d'observer un gonflement des noeuds lymphatiques.
Dans les jours qui suivent les premiers symptômes, en absence de traitement, les noeuds lymphatiques deviennent durs et douloureux (phase de maturation des abcès), puis s'écoulent : vers l'intérieur (NL mandibulaires) ou vers l'extérieur (NL rétropharyngiens)
Plus rare, une forme "batarde" peut se développer, en même temps ou après la forme classique. Elle est caractérisée par l'éclosion d'abcès multiples et d'adénites satellites suppurées au niveau de la peau, du système serveux, des poumons, des articulations, ou encore de l'appareil génital. La gourme "batarde" peut se manifester sous forme de pneumonie.
Traitements
Le choix du traitement dépend du stade évolutif de la maladie.
L'administration d'antibiotiques ne doit pas être une solution de facilité, ni remplacer des mesures sanitaires strictes.
Prophylaxie sanitaire
La lutte contre cette maladie passe par le dépistage des chevaux excréteurs (en particulier les porteurs sains) et par l’application de mesures strictes de prévention sanitaire, comme la mise en quarantaine et dépistage pour les nouveaux arrivants.
En cas d’épizootie, il faut absolument :
Stopper tous les mouvements de chevaux
Prendre la température quotidiennement sur tous les équidés
Isoler les équidés malades et fiévreux
Mettre en place un circuit de soins selon un zonage de la structure en fonction des différents cas : - malades avec signes cliniques - animaux ayant été en contact avec les malades - individus sains
Nettoyer et désinfecter scrupuleusement tout matériel et box en contact avec l'équidé malade
Se laver et se désinfecter les mains après avoir manipulé un animal contaminé, ou porter des gants à usage unique
Ne pas utiliser les paddocks ayant hébergé des chevaux malades pendant 4 semaines minimum
Utiliser du matériel à usage unique (sur-chaussures, casaques, gants, calots) en zone infectée et placer un pédiluve devant chaque box contaminé.
Prévention
La bonne hygiène des écuries est primordiale pour prévenir tout risque d’infection.
Il existe désormais un vaccin contre la gourme qui s’administre par injection intramusculaire, ou par voie intra-nasale. Des complications peuvent cependant survenir...
Le protocole prévoit en primovaccination deux injections à un mois d’intervalle puis un rappel tous les trois ou six mois après la 1ère injection.
Attention : Il est recommandé de ne pas vacciner un cheval ayant été atteint de la gourme pour 1 à 2 ans après l’épisode de gourme, ou même au-delà, à cause des risques de complications après un épisode de gourme
En bref...
photos. :Le Point Veterinaire - IFCE
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